Editions AVV Les Amis du Vieux Velleron – juin 2016
Après » EPYMINIA, roman historique en 2 tomes dont l’action se déroule au Vème siècle, ( Editions Le Manuscrit, 2010), puis « MORITURI ou la bataille d’Aubune, pièce de théâtre dont l’action se déroule au VIIIème siècle » (Editions Le Manuscrit, 2011), Philippe Jean COULOMB poursuit son étude historique du territoire de Beaumes-de-Venise avec » VGO ou la métamorphose des pierres »dont l’action se déroule au XIIème siècle
Le roman d’Vgo est une fiction qui se déroule dans le Sud de la France au milieu du XIIème siècle. Il met en scène le parcours de deux moines bâtisseurs, Vgo et Stéfanus, formés dans les abbayes de Cîteaux et de Clairvaux, qui se rendent en Provence pour participer à l’immense élan de construction de chapelles, d’églises et de cathédrales qui s’est emparé de l’Europe.
Leur parcours, de Cîteaux à Beaumes de Venise, Vaison-la-Romaine et Saint-Paul-Trois-Châteaux, en passant par Albi, Carcassonne, Béziers, Maguelone, Montpellier, Saint Ruf, Avignon et Carpentras, est très révélateur du contexte politique, économique et religieux de cette époque particulièrement troublée.
En France et en Europe, le XIIème siècle fut un siècle charnière au cours duquel notre civilisation vit toutes ses bases remises en question. La France se remodèle, le sud-ouest est soumis à des soubresauts politiques, la religion catholique peine à se trouver une identité et surtout à s’imposer politiquement aux rois et au bas peuple et quatre-vingt-dix pour cent de la population vit dans les campagnes. Grâce aux croisades, le Sud connait un nouvel essor économique avec le commerce des épices. Montpellier, née en l’an Mil, va devenir, grâce à ses importations et aux croisades, avec les ports de Maguelone et de Lattes, une plaque tournante commerciale avec le Moyen-Orient musulman. Le XIIème siècle est également le siècle de l’un des plus grands esprits de son siècle, Bernard de Clairvaux qui tentera de corriger les dérives du Clergé, dénoncera le développement dangereux des sectes et en particulier, celle des Cathares, favorisera la création de l’ordre des Templiers et prêchera pour la croisade.
Vgo et Stéfanus, qui ont vécu vers le milieu de ce XIIème siècle, ont signé de leur nom de nombreuses chapelles romanes et cathédrales, laissant en Provence les témoignages immortels de leurs vies éphémères.
Ils sont dignes que l’on se souvienne d’eux.
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Ce roman prolonge les NOCTURNES D’AUBUNE qui furent deux films ( première partie le XIIème siècle et deuxième partie du XIIIème au XVIIIème siècle), projetés sur le mur sud de la chapelle en 2012 et 2013. Une production de l’Académie de Beaumes-de-Venise, écrite et réalisée par Philippe Jean COULOMB.
La lecture des pierres de cette petite chapelle romane a livré aux historiens et aux archéologues de précieuses indications et donc la mémoire des évènements, étroitement liés à ceux du Vaucluse, qui se sont déroulés du XIIème siècle à notre époque contemporaine.
Notre Dame d’Aubune se dresse sur un léger replat, au pied de la paroi rocheuse du plateau des Courens à l’ouest du village de Beaumes de Venise (Vaucluse). Elle fut construite au début du XIIème siècle par un certain VGO, sans doute abréviation d’UGOBERTUS, qui fut probablement un moine bâtisseur, maître appareilleur et peut-être maître d’œuvre qui a signé plusieurs édifices de Provence dont Sainte Anne d’Apt, Sainte Colombe de Faucon, N.D. de Nazareth à Vaison la Romaine, Saint Restitut, Saint Sépulcre de Beaumont du Ventoux…
« Lorsque je contemple cette chapelle du XIIème siècle lovée au pied de l’oppidum gallo-romain, le livre de la mémoire universelle s’ouvre brusquement et je vois resurgir le film de vies à jamais révolues…alors, spectateur à l’abri des guerres, des cataclysmes et des épidémies, j’écoute des cris de détresse entrecoupés de chants d’amour, j’entends le cliquetis des armes et les cloches des tocsins, je vois des aurores bucoliques ourlées des oranges dansants des flammes des bûchers, je vois des manants et des serfs épuisés, le regard fixe sur les flammes dansantes d’un feu qui s’éteint dans le noir lugubre d’une nuit glaciale, je sens l’odeur pestilentielle des charniers des guerres religieuses, celle des bougies mouchetées du chœur des églises résonnant des échos liturgiques, et celle de l’encens refroidi qui tombe comme un voile flou sur les têtes inclinées… » Nocturnes d’Aubune première partie (le XIIème siècle)