Chaque fois qu’elle le peut, notre association s’implique dans toutes les manifestations de notre village.
Et cette année, il se trouve que la parution du dernier livre de Jean-Philippe Coulomb (universitaire scientifique et historien)
est une belle coïncidence qui justifie notre présence aux journées médiévales puisque l’association a réalisé l’édition de l‘ouvrage.
En effet, « Ugo ou la métamorphose des pierres » nous transporte au Moyen Āge, à l’époque d’Ugo,
jeune moine bâtisseur qui entreprend la construction de chapelles et cathédrales dans notre région :
Beaumes-de-Venise, Vaison, Beaumont du Ventoux, Apt… On peut encore observer sa marque de maître d’œuvre
laissée pour la postérité: une simple signature formée de trois lettres gravées sur la pierre.
A notre stand, le Moyen Âge sera évoqué :
– le travail des moines copistes qui nous ont transmis les écrits anciens sur de superbes manuscrits richement illustrés d’enluminures.
– celui des moines bâtisseurs qui ont participé au XIIème siècle à l’élan de construction d’édifices,
lesquels font partie du riche patrimoine architectural roman de notre région. Vous trouverez une documentation
sur les constructions ainsi que de nombreux outils des bâtisseurs ; un tailleur de pierre et une sculptrice seront présents.
De plus, vous pourrez rencontrer l’auteur qui nous fait l’honneur de venir présenter son livre.
Nous comptons sur votre visite.
« VGO ou la métamorphose des pierres » de Philippe Jean Coulomb
Connaissez-vous Notre Dame d’Aubune, cette chapelle romane, bâtie au pied d’une paroi rocheuse tout près du village de Beaumes-de-Venise ?
Elle porte la signature de celui qui fut le maître d’oeuvre de sa construction au XIIème siècle : Vgo.
Dans son roman historique, Philippe Jean Coulomb imagine la vie d’Vgo, jeune moine de l’ordre des cisterciens, qui quitte son abbaye avec son compagnon Stéfanus pour aller bâtir chapelles et églises dans le sud de la France. Au cours de ce long voyage de Cîteaux à Beaumes-de-Venise, en passant par Albi, Carcassonne, Montpellier, Avignon, Carpentras, il fait la découverte des problèmes du monde : la misère du bas peuple des campagnes qui souffre d’un sentiment d’abandon tant spirituel que matériel, les rivalités de pouvoirs entre seigneurs laïcs et haut clergé dans l’inextricable hiérarchie féodale, les dérives des dignitaires religieux qui se sont écartés des principes de pauvreté et de chasteté, d’où le développement de sectes qui mettent à mal l’unité religieuse, comme l’hérésie des bonhommes d’Albi. La réflexion d’Vgo se forge aussi au contact de rencontres : un adepte de cette nouvelle secte qui sera nommée plus tard « cathare », un marchand musulman, des juifs du ghetto de Carpentras, des petites gens qui se réfugient dans l’ardent espoir du salut éternel après tant d’épreuves sur terre. Recommandé par l’abbé Bernard de Clairvaux, grand esprit de son temps, Vgo reçoit de l’évêque Bérenger la mission de finir la cathédrale de Vaison. Mais il ne renonce pas pour autant au désir de construire des édifices modestes dans les campagnes pour les petites gens. Ce sera à Aubune, un village qui se meurt mais dont son nouvel ami André est animé de la farouche volonté de donner une chapelle aux habitants. André n’est que carrier, tandis qu’Vgo a appris les techniques de construction ; c’est donc lui qui fait les plans et supervise le chantier lors de son rare temps libre. Car il doit se consacrer à la tâche qui lui a été assignée à Vaison, même lorsque que le conflit se déclenche entre l’évêque et le comte de Provence et que la cathédrale devient un lieu de retranchement… Il lui faut faire preuve d’habileté, de diplomatie, mais aussi de fermeté quand il s’agit de défendre les intérêts ouvriers….
Enfin, la construction de la chapelle d’Aubune se termine. Un des murs contient la pierre sur laquelle Vgo avait gravé son nom, modeste attestation de son existence livrée à la postérité.
Nous avons aimé la grande richesse de ce livre tant sur les techniques de construction de l’époque que sur l’histoire de notre région, les rapports entre les différentes classes sociales, les relations commerciales avec le Moyen Orient qui ouvrent un monde jusqu’alors cloisonné à des produits inconnus et coûteux, tels les épices, et enrichissent une nouvelle catégorie de marchands. Philippe Jean Coulomb s’est déplacé sur tous les lieux que son personnage traverse, a recueilli une fabuleuse documentation pour le faire évoluer dans un contexte historique rigoureusement documenté.
Soulignons l’écriture fine, précise et rythmée, d’une poésie envoûtante dans la description des villes et campagnes de notre région que l’auteur aime passionnément.
Nous avons aimé son personnage dont on suit l’évolution. Le lecteur découvre d’abord un jeune moine passionné de connaissances, mais peu intéressé par le dogme, surtout candide et ignorant des réalités de la vie. Pourtant, bien vite, on assiste à la métamorphose d’un religieux qui mûrit, prend de l’assurance, porte un regard étonnamment juste sur les grands de ce monde, analyse avec lucidité les faiblesses humaines, lui qui découvre avec trouble le charme féminin… Bref son humanité et son ouverture d’esprit en font un
personnage particulièrement attachant et moderne. Mais Vgo, qui ne se défroque que pour accomplir sa tâche de bâtisseur, est bien ancré dans ce XIIème siècle qui veut couvrir le territoire d’un blanc manteau d’églises.
Quand plaisir rime avec soif de connaissances : il en est ainsi de la lecture de cet ouvrage
les Amis du Vieux Velleron: asso-avv@laposte.net
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