Le Prix Nobel de chimie à une Française

 

Née le 11 décembre 1968 la Française Emmanuelle Charpentier, a, en collaboration avec l’Américaine Jennifer Doudna, obtenu le prix Nobel de chimie 2020.

 

Un prestigieux curriculum vitae

1992-1995, Emmanuelle Charpentier étudie la biochimie et la microbiologie, puis poursuit sa formation à l’Institut Pasteur.

1995, doctorat en microbiologie à l’université Pierre-et-Marie-Curie.

1996, elle entame différents post-doctorats aux États-Unis à l’université Rockefeller à New York, au centre médical universitaire de l’université de New York, au Skirball Institute à New York et au St. Jude Children’s Research Hospital à Memphis.

2002, nommée professeur à l’université de Vienne en Autriche.

2009, professeur associé à l’université d’Umeå en Suède.

2013, professeur à la faculté de médecine de Hanovre et au Centre for Infection Research de Brunswick en Allemagne.

2014, titulaire de la Chaire Alexander von Humboldt, partage son temps entre les trois institutions d’Umeå, Hanovre et Brunswick.

En avril 2014, la société « CRISPR Therapeutics » qu’elle co-fonde avec Rodger Novak et Shaun Foy, annonce avoir levé vingt-cinq millions de dollars de fonds afin de développer, à des fins thérapeutiques, l’édition génétique basée sur la technologie CRISPR-Cas9.

2015, directrice de l’institut Max-Planck de biologie des infections à Berlin.

Depuis 2018, elle est directrice du Centre de recherche Max Planck pour la science des pathogènes (Max-Planck-Forschungsstelle für die Wissenschaft der Pathogene).

2020, prix Nobel de chimie à 58 ans.


La France a, à n’en pas douter, une excellence en matière de formation mais détient le bonnet d’âne en matière de structure de recherche et ceci à cause d’un financement insuffisant et mal réparti. Une comparaison avec l’Allemagne révèle que notre budget en Recherche et Développement est d’environ 50 milliards d’euros (2,2% du PIB) pour la France, contre 104 milliards (3,1% du PIB) outre-Rhin ! 

La France a, dans le passé fait preuve d’initiatives géniales, en particulier avec «  La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen » du 26 août 1789 ou l’adoption du « Principe de Précaution » inscrit dans la Chartre de l’Environnement (article 5 de la loi constitutionnelle), le 28 février 2005 par le Parlement réuni en Congrès.

Dans d’autres domaines et en particulier L’Enseignement et la Recherche, elle fait preuve d’un affligeant immobilisme qui frise l’inconscience voire le je m’enfoutisme !


La fuite de nos jeunes cerveaux

De plus, les rémunérations de nos jeunes chercheurs talentueux (lorsqu’ils trouvent un poste en France…) frise l’indigence !

Le CNRS atteste que le salaire brut mensuel d’un chargé de recherche de classe normale est compris entre 1 770 et  3 126 euros net : ridiculement bas par rapport à ce qui est proposé dans d’autres pays, d’où la fuite accélérée de notre élite depuis des dizaines d’années.

Ce prix Nobel a été attribué à une française, certes, mais la France aurait tort de s’en glorifier, car l’essentiel de la recherche d’Emmanuelle Charpentier a été réalisé hors la France.!

Pour mener à bien ses recherches, elle a dû migrer sous des cieux scientifiques et financiers plus cléments, de surcroît, non recrutée par nos grands organismes de recherche notre pays se prive des lumières d’un cerveau hors du commun ce qui devrait enfin nous interpeller sur la politique nationale des investissements dans notre recherche de haut niveau.

Voici une idée des salaires annuels offerts, par chercheur, dans différents pays, qui traduit bien l’évolution de ceux-ci dans un futur proche :

Corée du Sud : 97.9000 dollars.

Singapour : 84.500 dollars.

Pays-Bas : 72.800 dollars.

Afrique du Sud : 64.400 dollars.

Belgique : 63.700 dollars.

Taiwan : 53.900 dollars.

Université de Cornell : 175 682 $ (157 000 €)

Université de Brown : 181 173 $ (162 000 €)

Dartmouth College : 188 163 $ (168 000 €)

Université de Pennsylvanie : 217 411 $ (194 400 €)

Université d’Harvard : 226 394 $…

Enfin, Facebook peut offrir

jusqu’à 950 000 dollars à l’année

pour un chercheur de talent

qui a cinq années d’expérience !!!!!!!!!!!!!!!

 

La recherche coûte, c’est évident, de plus en plus cher. Les pays qui maitriseront les nouvelles technologies, du numérique et du quantique par exemple, domineront le monde de demain !

La France a-t-elle encore les moyens de rivaliser avec les autres nations ? Les prix Nobel obtenus permettent de se faire une idée de notre niveau dans le concert international de la recherche de haut niveau.

Prix Nobel de chimie obtenus par des français

1906 Henri Moissan

1911 Marie Curie

1912 Victor Grignard et Paul Sabatier

1935 Frédéric et Irène Joliot-Curie

1987 Jean-Marie Lehn

2005 Yves Chauvin

2016 Jean-Pierre Sauvage

2020 Emmanuelle Charpentier

 

Classement des Prix Nobel de chimie par pays :

États-Unis                            74

Royaume-Uni                      30

Allemagne                            30

France                                  10

Japon                                     8

Suisse                                    7

Israël                                     6

Suède                                    5

Canada                                  4

Pays-Bas                               4

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