JE, première partie, la Genèse

 

Le poème commence par une évocation de la création du monde et de l’apparition de l’homme. La notion des Dieux est évoquée comme une fatalité inéluctable source de haines mais aussi d’un amour impossible à atteindre.Tout être humain est en permanence confronté à la dualité de son je et de son moi. Ce débat intérieur étant fonction de l’état-d’être entraîne un conflit permanent qui permettra ou non de crever, une à une, les bulles des espaces clos pour acquérir autant de degrés de liberté.

Cette lutte désespérée pour atteindre le qualitatif débouche sur une lueur d’espoir :

 » j’ai perdu l’exuvie,

je n’ai plus de matière,

j’ai entendu le cri,

je ne suis que lumière,

je ne vois plus j’éclaire. »

JE, ou la quête du MOI est un poème autobiographique édité en 1999 aux Editions Le Manuscrit : www.manuscrit.com .Une lecture publique  fut donnée au Théâtre du Balcon à Avignon en 2001.

PREMIÈRE PARTIE : La Genèse

La première partie relate la naissance de l’Univers du Big Bang à l’apparition de l’homme.

Genèse (texte)

 

Venu de nulle part un jour naquit un point

Plus petite distance vécue par la lumière

Dans le plus petit temps créé par la matière

Venu de nulle part un jour naquit un point

 

En deçà nulle part et au-delà le Tout

Un principe qui tourne un peu comme une roue

 

Ce point si tout petit

Et peut-être infini

Fut un point de départ

Un point sans horizon

Sans vie sans émotions

Un tout petit point noir

Personne pour le voir

Ce ridicule point

Sans hiver sans printemps

Fut pourtant l’origine

De l’espace et du temps

Car il avait en lui

Désertant le néant

Un enfant nouveau-né

Qui était le présent

Il fut soudain tout gros d’une dilatation

D’un foetus qui poussait ainsi qu’une inflation

Immensément grandi il donna l’Univers

Mais ce point sans sortie fut sans accouchement

Et cet enfant grandi rempli de toutes choses

Fut obligé un jour de marquer une pause

Il s’était trop pressé

En dépit de la cause

En dépit de l’effet

Qui mène à toute chose

Ce point avait vécu un rêve grandiose

Etre libre et s’ouvrir tel un bouton de rose

Embaumer le dehors de cette bulle close

Où il se confinait à l’abri des regards

Il n’avait pas prévu dans ses plans le hasard

Il poussa un soupir et décida je pars

D’un air las il lança un tout dernier regard

Il était bien ce point dans un espace clos

Il avait bien créé des torrents de lumière

Mais ils avaient séché dans la froideur du temps

Il avait bien créé l’esprit sorti des pierres

Mais l’animal choisi était un contresens

Alors il décida d’oublier la lumière

L’esprit trop imprécis demeurait impuissant

Il s’obligea lui-même à faire marche arrière

Et seul découragé il dut se rétrécir

La Loi lui permettait il le fit sans gémir

Finis les artifices et toutes les chimères

Car il avait créé la mauvaise lumière

Il plaça ses espaces dans des espaces clos

Le temps se resserrant les gardait bien au chaud

Lorsqu’au dernier moment il eut un bref sursaut

Il avait oublié pour que vive son monde

D’imposer que l’Amour épouse l’Univers

Son système au départ était déjà pervers

Il n’est pas d’avenir qui dévore sa mère

Il n’est pas d’avenir qui dévore son père

L’espace n’est pas un temps où passe une lumière

Le temps n’a pas le temps de faire et de défaire

Mais le temps des fournaises était bien revenu

Il lui fallut poursuivre redevenir menu

Quitter ses états d’âme amers

Etre celui qui perd

Etre ce point petit

Ce point sans horizon

Etre ce point petit

Etre ce point qui fuit

Sans âme et sans esprit

 

Pour comprendre l’histoire

Du point de ses déboires

Revenons un instant

Sur le commencement

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GENÈSE -AUDIO

Pour écouter l’enregistrement du texte cliquer sur la flèche de la barre audio ci-dessous

 

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