Flavius Josèphe

 

Conférence Université du Temps Libre (décembre 2015)

 

Joseph ben Mattias dit Flavius Josèphe (37-100)

Juif, pharisien, aristocrate, homme politique, soldat, renégat, historien…

Josèphe fut protégé par Vespasien et ses fils Titus et Domitien. En tant qu’historien officiel, il avait accès aux archives impériales, ses écrits donnent des renseignements importants sur la guerre des Juifs et…quelques lignes sur Jésus.

L’époque où il vécut fut une époque particulièrement troublée car, après la chute de Néron qui fut empereur de 54 à 68, une guerre civile de succession entre quatre généraux embrasa Rome et l’empire romain.

L’an 69 fut en effet une année de guerre civile où 4 empereurs se succédèrent : Galba fut assassiné, Othon se suicida, Vitellius fut lapidé et jeté dans le Tibre, enfin Vespasien mit de l’ordre dans l’empire. Il chargea son fils Titus de mettre un terme à la révolte juive qui avait profité du trouble occasionné par la guerre de succession pour tenter de repousser l’occupant romain.

En 70, Titus s’empara de Jérusalem et incendia le Temple. La répression fut impitoyable, Flavius Josèphe narra ces événements dans « La guerre des Juifs« . A la mort de Vespasien, en 79, Titus lui succéda  et eut à gérer quatre catastrophes majeures : en 79 l’éruption du Vésuve,  en 80 un incendie de Rome et , en 81, une épidémie de peste qui entraîna sa mort.

Auteur de « La guerre des Juifs » (70) et des « Antiquités juives » (93-94) il écrit ces quelques lignes laconiques sur Jésus :

« Anân…convoqua un sanhédrin de juges et fit comparaître le frère de  Jésus-appelé-Messie (ton adelfon Iesou tou legomenou Xristou) qui avait pour nom Jacques et quelques autres. Il les accusa d’avoir transgressé la Loi et les livra pour être lapidés »

Cette exécution illégale vaudra la destitution du prêtre Anân.

Mais le passage le plus intéressant se trouve dans Le Testimonium Flavum, Livre 18 :

« …Jésus, homme sage, si toutefois il faut le dire homme. Il était en effet faiseur de prodiges, le maître de ceux qui reçoivent avec plaisir des vérités. Il se gagna beaucoup de Juifs et aussi beaucoup du monde hellénistique. C’était le Christ (Messie). Et Pilate l’ayant condamné à la croix, selon l’indication des premiers d’entre nous, ceux qui l’avaient d’abord chéri ne cessèrent pas de le faire. Il leur apparut en effet le troisième jour, vivant à nouveau, les divins prophètes ayant prédit ces choses et dix mille merveilles à son sujet. Et jusqu’à présent la race des chrétiens, dénommée d’après celui-ci, n’a pas disparu »

Les passages en gras n’auraient jamais pu être écrits par un Juif pharisien renégat, historien officiel d’un empereur romain. Ils sont la signature d’un copiste chrétien qui a modifié le texte de Flavius Josèphe pour insister sur le fait que le Christ est Dieu et qu’il a ressuscité le troisième jour…